Je l’ai dit et je le répète: le Vieux-Port devrait profiter du 375e anniversaire de Montréal (et du 150e de la Confédération canadienne) pour s’offrir un petit lifting.

Il est ridicule que le « boardwalk » le plus convoité de la métropole ne soit qu’une large voie asphaltée, conçue pour les voitures et les camions de pompiers, plutôt qu’une promenade piétonne conviviale, bordée d’un bain public permettant de se mettre les pieds à l’eau.

Bref, je vous invite à lire mes articles précédents pour mieux comprendre ma position dans ce dossier:

>> Le Vieux-Port manquera-t-il le bateau?

>> S’inspirer de Toronto et de Chicago pour la promenade du Vieux-Port?

Mais pendant que le Vieux-Port dort au gaz, ailleurs sur la planète, on avance! La réputée firme d’architecture BIG vient de dévoiler les plans d’une superbe promenade linéaire longeant les berges de la deuxième plus grande ville du Danemark, Aarhus. Deux cents logements seront également érigés dans le secteur.

.

big-bjarke-ingels-group-aarhus-island-basin-7-denmark-designboom-03

big-bjarke-ingels-group-aarhus-island-basin-7-denmark-designboom-04

.

La construction devrait débuter en 2015 pour se terminer…. en 2017! Tiens, tiens. Une autre inspiration pour Montréal?

Il y avait déjà plusieurs mois que je talonnais les copropriétaires du réputé restaurant Tapeo, dans Villeray, pour savoir comment ils allaient réinvestir l’argent amassé via leur fameux Fonds de design urbain.

Leur quoi, dites-vous?

Petit retour en arrière… En juillet 2013, le restaurant annonce la création du Fonds Tapeo, en marge de leur dixième anniversaire, pour soutenir la communauté et le développement urbain de leur quartier.

L’initiative sera alimentée par les ventes d’un « tapas du mois », imaginé et cuisiné par la chef de l’établissement, Marie-Fleur St-Pierre. Les citoyens du coin sont également invités à soumettre leurs idées d’opérations de verdissement à privilégier dans leur secteur.

Voilà donc pour le rappel.

Eh bien, treize moi plus tard, on connaît [enfin!] la teneur des projets qui ont été retenus par les propriétaires de l’établissement, en partenariat avec l’arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension. Le tout a été dévoilé hier soir dans le cadre de leur grande soirée anniversaire.

S’inspirant d’initiatives new yorkaises, le Tapeo contribuera tout d’abord au réaménagement de l’intersection des rues Lajeunesse et Villeray dès le printemps prochain. On souhaite créer un nouvel « espace citoyen » qui permettra non seulement d’apaiser la circulation automobile, mais également d’embellir cette zone fortement minéralisée avec un peu de verdure et quelques fleurs.

.

Source: Tapeo
Source: Tapeo

 .

Mais leur implication ne s’arrêtera pas là.

Dès l’été prochain, le Tapeo contribuera également financièrement au verdissement des ruelles adjacentes à la rue de leur établissement (rue Villeray). La première dans leur mire se situe entre Henri-Julien et Drolet.

.

Source: Google Street View
Source: Google Street View

.

Il s’agit là d’une superbe initiative citoyenne [pour ne pas dire exemplaire] qui, espérons-le, inspirera peut-être d’autres acteurs du quartier à faire de même…

 

Il y a un peu plus de six mois, je dévoilais au grand public l’arrivée d’un nouveau festival d’architecture expérimentale à Montréal. Son nom: Bellastock.

Déjà implanté dans près de dix pays, dont la France, l’Espagne, le Mexique et la Chine, l’événement réunit annuellement des professionnels et des étudiants du milieu de l’aménagement du territoire pour la création d’un village écologique éphémère. L’objectif consiste à réfléchir au cycle de vie de certains matériaux qui pourraient être mieux exploités dans leur contexte local, tels que le bois et le plastique.

Les participants ont à peine quelques jours pour dessiner, bâtir et tester leur projet.

Bellastock se présente également comme une plateforme de socialisation et de partage d’idées créatives, valorisant la culture de l’expérimentation en design et en architecture. Une culture qui, malheureusement, reste trop peu exploitée dans nos institutions universitaires ces dernières années.

Eh bien après plusieurs mois d’attente, la première édition montréalaise, baptisée Re-Shack, s’est finalement tenue la fin de semaine dernière dans un secteur industriel du Sud-Ouest.

Les participants étaient conviés à revaloriser des rebus de constructions en bois (portes, contreplaqués, moulures, etc.) pour se construire des habitations temporaires.

.

© Marc-André Carignan
© Marc-André Carignan

.

Cette première édition a été couronnée de succès par ses organisateurs, qui confirment déjà un retour de l’initiative dans le même secteur l’an prochain.

 

Voici ma couverture photographique de l’événement:

 

À lire également | Nouveau festival d’architecture à Montréal

.

Comme je le révélais en avril dernier dans ma chronique du Journal Métro, la Corporation des Marchés Publics de Montréal (MPM) amorcera cet automne un important chantier (évalué à près de 4 M$) pour agrandir et revitaliser une partie de ses installations du marché Jean-Talon.

Au menu: aménagement de terrasses, verdissement et nouvel édifice de 10 000 pieds carrés qui accueillera notamment la SAQ du marché. On profitera également de ces travaux pour agrandir quelque peu le stationnement souterrain qui peine actuellement à répondre à la demande, particulièrement le week-end.

Eh bien, après plusieurs semaines d’attente, j’ai finalement réussi à mettre la main sur les premières images de ce vaste plan de revitalisation:

.

Print

Capture d’écran 2014-06-03 à 11.19.26

Qu’en pensez-vous?

 

.

 

 

Avec l’arrivée de l’été, de la saison touristique et du 375e anniversaire de Montréal, je ne peux m’empêcher de relancer le débat sur l’avenir de notre Vieux-Port.

Le site a beau être le lieu touristique le plus fréquenté en province (en moyenne 6 millions de visiteurs chaque année avec l’Igloofest, les feux d’artifice, etc.), il fait pitié.

Certes, la défunte Société du Vieux-Port a posé des gestes significatifs ces dernières années pour améliorer la dimension événementielle du site avec la plage urbaine, le Centre des sciences, la Scena… Mais on a oublié l’essentiel: la vitrine sur le fleuve Saint-Laurent.

Comment se fait-il que le boardwalk le plus significatif de Montréal ne soit qu’une large voie asphaltée, conçue pour les voitures, plutôt qu’une accueillante promenade piétonnière bordée de chaises longues pour admirer la beauté du paysage?

.

03 - Vieux-Port de Montréal

.

J’espérais sincèrement que le 375e anniversaire de Montréal en 2017 (et, par le fait même, le 150e anniversaire de la Confédération) puisse être l’élément déclencheur auprès d’Ottawa pour revitaliser ses installations du Vieux-Port, mais rien ne laisse présager une telle initiative. Du moins, pour le moment.

En appelant les autorités concernées, on me confirme que des discussions sont actuellement en cours pour l’anniversaire de la métropole, mais qu’aucune décision n’a encore été prise. On réfléchit notamment à la possibilité de convertir le vieux Hangar 16 en un centre d’événements et d’expositions internationales, mais sans plus. La vision d’ensemble semble donc avoir été écartée du processus… encore une fois.

Dommage lorsqu’on considère que le Vieux-Port a dépensé l’argent des contribuables ces dernières années pour l’élaboration d’un grand plan directeur  visant à mettre en valeur sa vitrine maritime.

Bien des gens l’ignorent, mais l’architecte paysagiste de renommée internationale, Claude Cormier, a en effet planché sur une vision d’ensemble qui unifierait les installations du Vieux-Port. Il l’a fait au même moment où il concevait la Plage de l’Horloge en souhaitant offrir à Montréal un boardwalk digne d’une grande métropole internationale.

Eh bien, le Vieux-Port m’a fait comprendre qu’il valait mieux ne pas retenir son souffle. Son travail risque fort bien d’être tabletté…

 

*****************

 

Pendant ce temps, plusieurs grandes villes nord-américaines, telles que Chicago, Toronto et New York, investissent des sommes considérables pour revitaliser leurs vitrines maritimes au grand bonheur des résidants et des touristes.

Voici l’exemple du New Westminster Pier Park, en Colombie-Britannique, qui vient tout juste de se voir décerner un prix national de design urbain de l’Institut royal d’architecture du Canada:

.

.

 

ibiketo.ca
ibiketo.ca

.

Le débat entourant la cycliste qui est décédée plus tôt cette semaine sur la rue St-Denis me rend drôlement mal à l’aise.

Mal à l’aise qu’une pauvre orthophoniste de 33 ans ait dû mourir tragiquement, écrasée sous un poids lourd, pour que nos élus réalisent l’importance d’apporter rapidement des changements majeurs au Code de la sécurité routière. Une refonte s’impose depuis déjà trop longtemps pour y inclure les vélos… de plein droit!

Mal à l’aise qu’une ville comme Montréal, qui se targue depuis l’ère Tremblay d’être la capitale nord-américaine du vélo, n’ait pas déjà aménagé, dans le passé, des mesures temporaires pour sécuriser le passage des cyclistes sous les viaducs achalandés.

Mal à l’aise qu’un nombre incalculable d’intersections névralgiques soient aussi pauvrement aménagées pour y accueillir convenablement les cyclistes et les piétons. Si la peinture au sol n’y est pas effacée trois fois sur quatre, ce sont les saillies de trottoir qui manquent à l’appel pour permettre aux Montréalais de patienter en toute sécurité aux intersections.

.

Intersection Berri Cherrier
Intersection Berri / Cherrier

Mal à l’aise que les policiers du SPVM sévissent à l’endroit des cyclistes qui n’ont pas de réflecteurs sur leur vélo, mais qui se contrefoutent que 90% des voitures ne s’arrêtent jamais aux passages piétonniers… pourtant bien identifiés au sol. Il serait grand temps que l’on développe cette culture du partage de la route, comme c’est le cas dans plusieurs autres provinces canadiennes. Si on créait simplement un fond de design urbain avec les contraventions des automobilistes délinquants envers les passages piétonniers, je suis convaincu qu’on pourrait facilement financer le réaménagement de plusieurs rues, et ce, en quelques mois seulement.

Mal à l’aise, qu’en 2014, on prenne si peu au sérieux les piétons et les cyclistes aux abords des chantiers de construction, qui se multiplient comme de la mauvaise herbe sur l’île. Pourquoi doit-on déambuler dans la rue, avec les voitures, lorsqu’un chantier empiète sur le domaine public au lieu d’avoir un passage alternatif sécuritaire? On le fait pourtant dans plusieurs grandes villes du monde. Pourquoi pas à Montréal?

Bref, à quand une série de mesures concrètes, déployées uniformément sur l’île, pour faire de notre métropole une ville à l’échelle humaine du 21e siècle?

Montréal a grandement besoin d’un plan d’action similaire à celui de New York, comme je le mentionnais en janvier dernier dans une de mes chroniques du Journal Métro.

.

Source: New York City DOT
Source: New York City DOT

 

TGL_South_Render_3

.

Le succès fulgurant du High Line de New York semble avoir réveillé la classe politique à l’échelle internationale en voyant les retombées économiques que peut engendrer un projet urbain aussi audacieux.

Uniquement sur le plan touristique, la Grosse Pomme s’est offerte une incroyable campagne de publicité avec la conversion de ce vieux chemin de fer en parc urbain linéaire. Tous les magazines et blogues touristiques en ont parlé. De nombreux architectes et urbanistes ont étudié le projet. Les passants l’ont photographié des milliers de fois et en ont parlé sur les médias sociaux. Bref, le High Line est devenu une signature incontournable extrêmement lucrative pour la ville, tout comme Central Park ou Times Square.

Ce n’est donc pas surprenant de constater que plusieurs autres grandes métropoles du monde souhaitent reproduire ce succès inespéré en mettant en branle des chantiers similaires.

À Chicago, par exemple, l’aménagement du Bloomingdale Trail, un parc linéaire de 4,7 km également aménagé sur les rails d’un chemin de fer abandonné, est déjà en cours. Doté d’un budget de 53,7 M$, le projet devrait voir le jour [en principe] d’ici la fin de l’année.

.

.

À Sydney, on vient tout juste de procéder à la première pelletée de terre d’un futur High Line australien qui s’étendra sur près d’un demi-kilomètre. L’initiative consiste à convertir, encore là, un corridor ferroviaire désaffecté en zones piétonnes et cyclables afin de relier diverses institutions muséales et universitaires. Difficile de douter du succès que remportera la ville avec un tel concept en voyant les images ci-dessous:

.

.

À Washington, un organisme à but non lucratif vient de lancer une compétition internationale de design pour la conception d’un nouveau parc linéaire qui chevauchera une rivière du secteur. Le but: reconnecter deux quartiers de la ville par un nouveau « poumon vert ». Voici la vidéo de présentation:

 

.

Bref, ça bouge ailleurs sur la planète avec de multiples projets structurants, mais surtout inspirants, pour redynamiser le tissu urbain.

Peut-on en espérer autant avec le recouvrement partiel de l’autoroute Ville-Marie? Je le souhaite sincèrement.

Si ce projet va de l’avant comme le souhaite Monsieur Coderre, on ne pourra se permettre de faire les choses à moitié. Recouvrir Ville-Marie avec une simple passerelle, du gazon et quelques fleurs ici et là serait complètement ridicule. Ce serait créer un autre éléphant blanc pour Montréal.

On devra donc être créatif (tout en restant responsable sur le plan budgétaire) afin de s’assurer d’engendrer des retombées économiques qui surpasseront largement la facture de ce recouvrement, comme le High Line de New York.

Et espérons également que ce début de recouvrement de l’A-720 ne soit qu’une première étape d’une série de deux, trois ou quatre chantiers. Le Palais des congrès doit être agrandi; Le Square Viger ne demande qu’à être revitalisé; Le site de Radio-Canada doit être repensé et mieux exploité.

Développons donc, pour une fois, une vision à long terme pour ce qui pourrait devenir une grande fierté montréalaise.

A-t-on développé une phobie de la couleur à Montréal ces dernières années?

Je pose la question en lien avec un récent article du populaire site web The Coolist qui m’a beaucoup fait réfléchir sur notre rapport à l’architecture contemporaine et à l’utilisation de couleurs vives dans notre tissu urbain.

L’article en question, intitulé Cities of Color: 10 Vibrant, Colorful Cities of the World, nous présente 10 villes sur la planète où la couleur est omniprésente dans divers quartiers, allant des murs d’édifices jusqu’à leur toiture. En voici quelques exemples:

.

.

Suite à la lecture de ce texte, je me suis mis à réfléchir à notre centre-ville, au nouveau Griffintown, à nos bibliothèques, à nos musées… pour finalement réaliser que la couleur reste bien souvent évacuée de notre architecture contemporaine. Du moins, des façades extérieures de la grande majorité de nos bâtiments sur l’île.

Prenons simplement en exemple ces édifices publics qui ont récemment fait leur apparition à Montréal:

Montage - Bâtiments Couleurs
(1) Bibliothèque du Boisé (2) Planétarium Rio Tinto Alcan (3) Maison du développement durable (4) Bibliothèque Marc-Favreau (5) Maison-des-Marins (6) OSM

Fades, n’est-ce pas ?

Mais pourquoi cette chromophobie ? Est-ce une mode ? Une question de goût ? Une question de coût?

C’est tout de même dommage, surtout lorsqu’on tient compte du caractère hivernal de Montréal. Lorsque les feuilles vertes disparaissent du paysage et que le ciel bleu se fait discret durant la saison des grands froids, un peu de couleur ne ferait certainement pas de tort pour apporter un petit côté ludique à notre ville.

Par chance, les murales et les projections vidéo se multiplient ces dernières années pour compenser cette absence de vie, voire de folie, en ville…

Pendant ce temps, les exemples colorés contemporains se multiplient dans plusieurs villes du monde. Pourquoi ne pas s’en inspirer, chers architectes?

.

Capture d’écran 2014-02-13 à 17.48.27

.

Les tempêtes de neige vous font grincer des dents? Vous souhaiteriez entrer en hibernation plutôt que de passer l’hiver au Québec? Rassurez-vous: vous n’êtes pas le seul à vouloir éviter la saison du pelletage et des engelures. Moi, le premier.

Mais comparativement à plusieurs villes sur la planète, nous devons avouer que nous sommes gâtés à Montréal en termes de programmation hivernale. De la Luminothérapie du Quartier des spectacles à l’Igloofest, les activités se multiplient d’année en année pour nous aider à soulager partiellement ce mal de l’hiver.

La Nuit blanche de Montréal en lumière en est un autre bon exemple, et j’avoue avoir bien hâte de tester la nouvelle animation urbaine qui sera dévoilée durant cet évènement annuel par les finissants du programme de médias interactifs de l’UQAM.

Leur intriguant projet, baptisé Coro, alliera projections architecturales, performances de rue, théâtre et mobilier interactif sur la Place Pasteur de l’UQAM, ainsi que sur le clocher de l’ancienne église Saint-Jacques.

Les noctambules seront alors plongés au cœur d’un triangle amoureux, inspiré de la commedia dell’arte, dont ils pourront influencer la trame narrative grâce à des structures interactives disposées sur la Place Pasteur.

.

Voici d’ailleurs la « bande-annonce » de l’initiative:

.

Pour ses concepteurs, Coro représente l’aboutissement de trois années d’études à l’UQAM. Ce sera donc le moment de tester leurs acquis et d’expérimenter directement sur le terrain avant de s’attaquer au marché du travail.

À noter que les étudiants ont également créé une chaîne YouTube où l’on peut suivre l’évolution de leur projet depuis novembre dernier : www.youtube.com/user/ProjetCoro

Site web officiel: www.projetcoro.com 

.

Coro-01

Calendrier collage Regards et Maisons 2013.

Qui dit fin d’année, dit rétrospective!

Je vous propose donc une dernière publication en cette année 2013, réunissant les articles les plus lus et commentés au cours des 12 derniers mois sur Dicietdailleurs.ca.

J’en profite également pour remercier chaleureusement tous ceux et celles qui m’ont encouragé à poursuivre mon travail sur ce blogue semaine après semaine. Vos commentaires et suggestions ont été grandement appréciés.

Merci également à Martin Houle de Kollectif qui a grandement contribué à la reconnaissance de Dicietdailleurs.ca à travers son large réseau.

Je vous souhaite donc de joyeuses Fêtes, et on se retrouve en 2014!

Marc-André B. Carignan

Janvier:

Peinturer une église : œuvre d’art ou sacrilège ?

 

Février :

ZZZZZZZZZZZ : Sleepbox

 

Mars :

Le logement abordable vu par Santa Monica

 

Avril :

Comment se porte le Plateau, monsieur le maire ?

 

Mai :

MBAM : un exemple à suivre

 

Juin :

Le Goose Village reprendra-t-il son envol ?

 

Juillet :

À quand un lifting pour le Vieux-Port ?

 

Août :

Un étudiant transforme un autobus en maison mobile

Septembre :

Un tour du monde via le Park(ing) Day

 

Octobre :

La ruelle verte selon Los Angeles

 

Novembre 2013 :

Une seconde vie pour nos voitures de métro?

Décembre :

Et si le métro pouvait chauffer votre maison ?

pont_champlain_-_2010-10 copy

.

Difficile de passer à côté du sujet de la semaine : Champlain !

La fermeture de quelques voies sur le tablier du pont a provoqué des bouchons de circulation monstres sur plusieurs kilomètres en début de semaine, et ce, à tous les accès qui traversent le fleuve Saint-Laurent.

Et ce n’est qu’un début. Les fermetures se multiplieront probablement sans cesse d’ici l’arrivée d’une nouvelle structure dans quatre, cinq ou sept ans… selon le scénario que déterminera sous peu le gouvernement fédéral.

Sans oublier que cette fermeture partielle du pont Champlain a réussit à mettre une fois de plus en évidence au moins deux grandes faiblesses politiques :

.

1.  La planification à long terme n’est pas une force chez nos élus, tout comme l’entretien de nos infrastructures. On pense toujours à court terme, c’est-à-dire à la prochaine élection, et non pas aux futures générations.

2. La logique de l’automobile ne fonctionne plus. Oups, une voie retranchée sur l’autoroute et c’est le chaos pour la voiture solo. On a beau ajouter des routes et élargir nos autoroutes, elles atteindront inévitablement leur point de saturation en quelques années… même avec 14 voies de large !

.

India-traffic_cropped_0_0_0_0_0_0_0_0_0_0_0_0_0_0_0_0_0_0_0_0_0_0_0_0_0_0_0_0_0

.

L’offre de transport en commun doit être bonifiée avec une réelle politique de mobilité durable pour l’ensemble de la grande région montréalaise. Pas du saupoudrage à gauche et à droite comme le fait actuellement le gouvernement du Québec. On annonce le prolongement d’une autoroute d’un côté, le financement de voies réservées de l’autre, et un prolongement de ligne de métro entre tout ça. Quel est le fil conducteur entre toutes ces annonces pour s’assurer d’obtenir un développement cohérent ?

L’auteur Karel Mayrand résumait particulièrement bien la situation dans une récente lettre ouverte intitulée « Message aux usagers du pont Champlain: achetez-vous un char! »: 

.

C’est ainsi que le MTQ continue de réaliser 85% de ses investissements dans les routes, et seulement 15% dans les transports collectifs. « Achetez-vous des autos, nous fournissons les routes gratuites ». Et c’est ainsi que le ménage moyen se retrouve à débourser 18% de son revenu disponible, seulement pour le transport, l’auto et l’essence. Presque un dollar sur cinq gagné par les Québécois part en fumée. […] Le principal blocage à un virage vers les transports collectifs n’est pas l’automobiliste, c’est le MTQ lui-même.

.

Mais bon, la pression populaire ne semble pas suffire auprès de nos chers politiciens. On le répète sans cesse depuis des années, mais rien ne bouge. Enfin, presque.

Pourtant, la logique du transport en commun n’est pas difficile à comprendre, comme le démontrait si habilement en 2009 un petit montage photographique de la Société des transports de Toronto.

 .Société

.

Une image vaut mille mots, dit-on. Nous en avons un parfait exemple ici.