Je l’ai dit et je le répète: le Vieux-Port devrait profiter du 375e anniversaire de Montréal (et du 150e de la Confédération canadienne) pour s’offrir un petit lifting.

Il est ridicule que le « boardwalk » le plus convoité de la métropole ne soit qu’une large voie asphaltée, conçue pour les voitures et les camions de pompiers, plutôt qu’une promenade piétonne conviviale, bordée d’un bain public permettant de se mettre les pieds à l’eau.

Bref, je vous invite à lire mes articles précédents pour mieux comprendre ma position dans ce dossier:

>> Le Vieux-Port manquera-t-il le bateau?

>> S’inspirer de Toronto et de Chicago pour la promenade du Vieux-Port?

Mais pendant que le Vieux-Port dort au gaz, ailleurs sur la planète, on avance! La réputée firme d’architecture BIG vient de dévoiler les plans d’une superbe promenade linéaire longeant les berges de la deuxième plus grande ville du Danemark, Aarhus. Deux cents logements seront également érigés dans le secteur.

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La construction devrait débuter en 2015 pour se terminer…. en 2017! Tiens, tiens. Une autre inspiration pour Montréal?

Il y avait déjà plusieurs mois que je talonnais les copropriétaires du réputé restaurant Tapeo, dans Villeray, pour savoir comment ils allaient réinvestir l’argent amassé via leur fameux Fonds de design urbain.

Leur quoi, dites-vous?

Petit retour en arrière… En juillet 2013, le restaurant annonce la création du Fonds Tapeo, en marge de leur dixième anniversaire, pour soutenir la communauté et le développement urbain de leur quartier.

L’initiative sera alimentée par les ventes d’un « tapas du mois », imaginé et cuisiné par la chef de l’établissement, Marie-Fleur St-Pierre. Les citoyens du coin sont également invités à soumettre leurs idées d’opérations de verdissement à privilégier dans leur secteur.

Voilà donc pour le rappel.

Eh bien, treize moi plus tard, on connaît [enfin!] la teneur des projets qui ont été retenus par les propriétaires de l’établissement, en partenariat avec l’arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension. Le tout a été dévoilé hier soir dans le cadre de leur grande soirée anniversaire.

S’inspirant d’initiatives new yorkaises, le Tapeo contribuera tout d’abord au réaménagement de l’intersection des rues Lajeunesse et Villeray dès le printemps prochain. On souhaite créer un nouvel « espace citoyen » qui permettra non seulement d’apaiser la circulation automobile, mais également d’embellir cette zone fortement minéralisée avec un peu de verdure et quelques fleurs.

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Source: Tapeo
Source: Tapeo

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Mais leur implication ne s’arrêtera pas là.

Dès l’été prochain, le Tapeo contribuera également financièrement au verdissement des ruelles adjacentes à la rue de leur établissement (rue Villeray). La première dans leur mire se situe entre Henri-Julien et Drolet.

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Source: Google Street View
Source: Google Street View

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Il s’agit là d’une superbe initiative citoyenne [pour ne pas dire exemplaire] qui, espérons-le, inspirera peut-être d’autres acteurs du quartier à faire de même…

 

Avec l’arrivée de l’été, de la saison touristique et du 375e anniversaire de Montréal, je ne peux m’empêcher de relancer le débat sur l’avenir de notre Vieux-Port.

Le site a beau être le lieu touristique le plus fréquenté en province (en moyenne 6 millions de visiteurs chaque année avec l’Igloofest, les feux d’artifice, etc.), il fait pitié.

Certes, la défunte Société du Vieux-Port a posé des gestes significatifs ces dernières années pour améliorer la dimension événementielle du site avec la plage urbaine, le Centre des sciences, la Scena… Mais on a oublié l’essentiel: la vitrine sur le fleuve Saint-Laurent.

Comment se fait-il que le boardwalk le plus significatif de Montréal ne soit qu’une large voie asphaltée, conçue pour les voitures, plutôt qu’une accueillante promenade piétonnière bordée de chaises longues pour admirer la beauté du paysage?

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J’espérais sincèrement que le 375e anniversaire de Montréal en 2017 (et, par le fait même, le 150e anniversaire de la Confédération) puisse être l’élément déclencheur auprès d’Ottawa pour revitaliser ses installations du Vieux-Port, mais rien ne laisse présager une telle initiative. Du moins, pour le moment.

En appelant les autorités concernées, on me confirme que des discussions sont actuellement en cours pour l’anniversaire de la métropole, mais qu’aucune décision n’a encore été prise. On réfléchit notamment à la possibilité de convertir le vieux Hangar 16 en un centre d’événements et d’expositions internationales, mais sans plus. La vision d’ensemble semble donc avoir été écartée du processus… encore une fois.

Dommage lorsqu’on considère que le Vieux-Port a dépensé l’argent des contribuables ces dernières années pour l’élaboration d’un grand plan directeur  visant à mettre en valeur sa vitrine maritime.

Bien des gens l’ignorent, mais l’architecte paysagiste de renommée internationale, Claude Cormier, a en effet planché sur une vision d’ensemble qui unifierait les installations du Vieux-Port. Il l’a fait au même moment où il concevait la Plage de l’Horloge en souhaitant offrir à Montréal un boardwalk digne d’une grande métropole internationale.

Eh bien, le Vieux-Port m’a fait comprendre qu’il valait mieux ne pas retenir son souffle. Son travail risque fort bien d’être tabletté…

 

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Pendant ce temps, plusieurs grandes villes nord-américaines, telles que Chicago, Toronto et New York, investissent des sommes considérables pour revitaliser leurs vitrines maritimes au grand bonheur des résidants et des touristes.

Voici l’exemple du New Westminster Pier Park, en Colombie-Britannique, qui vient tout juste de se voir décerner un prix national de design urbain de l’Institut royal d’architecture du Canada:

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ibiketo.ca
ibiketo.ca

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Le débat entourant la cycliste qui est décédée plus tôt cette semaine sur la rue St-Denis me rend drôlement mal à l’aise.

Mal à l’aise qu’une pauvre orthophoniste de 33 ans ait dû mourir tragiquement, écrasée sous un poids lourd, pour que nos élus réalisent l’importance d’apporter rapidement des changements majeurs au Code de la sécurité routière. Une refonte s’impose depuis déjà trop longtemps pour y inclure les vélos… de plein droit!

Mal à l’aise qu’une ville comme Montréal, qui se targue depuis l’ère Tremblay d’être la capitale nord-américaine du vélo, n’ait pas déjà aménagé, dans le passé, des mesures temporaires pour sécuriser le passage des cyclistes sous les viaducs achalandés.

Mal à l’aise qu’un nombre incalculable d’intersections névralgiques soient aussi pauvrement aménagées pour y accueillir convenablement les cyclistes et les piétons. Si la peinture au sol n’y est pas effacée trois fois sur quatre, ce sont les saillies de trottoir qui manquent à l’appel pour permettre aux Montréalais de patienter en toute sécurité aux intersections.

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Intersection Berri Cherrier
Intersection Berri / Cherrier

Mal à l’aise que les policiers du SPVM sévissent à l’endroit des cyclistes qui n’ont pas de réflecteurs sur leur vélo, mais qui se contrefoutent que 90% des voitures ne s’arrêtent jamais aux passages piétonniers… pourtant bien identifiés au sol. Il serait grand temps que l’on développe cette culture du partage de la route, comme c’est le cas dans plusieurs autres provinces canadiennes. Si on créait simplement un fond de design urbain avec les contraventions des automobilistes délinquants envers les passages piétonniers, je suis convaincu qu’on pourrait facilement financer le réaménagement de plusieurs rues, et ce, en quelques mois seulement.

Mal à l’aise, qu’en 2014, on prenne si peu au sérieux les piétons et les cyclistes aux abords des chantiers de construction, qui se multiplient comme de la mauvaise herbe sur l’île. Pourquoi doit-on déambuler dans la rue, avec les voitures, lorsqu’un chantier empiète sur le domaine public au lieu d’avoir un passage alternatif sécuritaire? On le fait pourtant dans plusieurs grandes villes du monde. Pourquoi pas à Montréal?

Bref, à quand une série de mesures concrètes, déployées uniformément sur l’île, pour faire de notre métropole une ville à l’échelle humaine du 21e siècle?

Montréal a grandement besoin d’un plan d’action similaire à celui de New York, comme je le mentionnais en janvier dernier dans une de mes chroniques du Journal Métro.

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Source: New York City DOT
Source: New York City DOT

 

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Le succès fulgurant du High Line de New York semble avoir réveillé la classe politique à l’échelle internationale en voyant les retombées économiques que peut engendrer un projet urbain aussi audacieux.

Uniquement sur le plan touristique, la Grosse Pomme s’est offerte une incroyable campagne de publicité avec la conversion de ce vieux chemin de fer en parc urbain linéaire. Tous les magazines et blogues touristiques en ont parlé. De nombreux architectes et urbanistes ont étudié le projet. Les passants l’ont photographié des milliers de fois et en ont parlé sur les médias sociaux. Bref, le High Line est devenu une signature incontournable extrêmement lucrative pour la ville, tout comme Central Park ou Times Square.

Ce n’est donc pas surprenant de constater que plusieurs autres grandes métropoles du monde souhaitent reproduire ce succès inespéré en mettant en branle des chantiers similaires.

À Chicago, par exemple, l’aménagement du Bloomingdale Trail, un parc linéaire de 4,7 km également aménagé sur les rails d’un chemin de fer abandonné, est déjà en cours. Doté d’un budget de 53,7 M$, le projet devrait voir le jour [en principe] d’ici la fin de l’année.

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À Sydney, on vient tout juste de procéder à la première pelletée de terre d’un futur High Line australien qui s’étendra sur près d’un demi-kilomètre. L’initiative consiste à convertir, encore là, un corridor ferroviaire désaffecté en zones piétonnes et cyclables afin de relier diverses institutions muséales et universitaires. Difficile de douter du succès que remportera la ville avec un tel concept en voyant les images ci-dessous:

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À Washington, un organisme à but non lucratif vient de lancer une compétition internationale de design pour la conception d’un nouveau parc linéaire qui chevauchera une rivière du secteur. Le but: reconnecter deux quartiers de la ville par un nouveau « poumon vert ». Voici la vidéo de présentation:

 

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Bref, ça bouge ailleurs sur la planète avec de multiples projets structurants, mais surtout inspirants, pour redynamiser le tissu urbain.

Peut-on en espérer autant avec le recouvrement partiel de l’autoroute Ville-Marie? Je le souhaite sincèrement.

Si ce projet va de l’avant comme le souhaite Monsieur Coderre, on ne pourra se permettre de faire les choses à moitié. Recouvrir Ville-Marie avec une simple passerelle, du gazon et quelques fleurs ici et là serait complètement ridicule. Ce serait créer un autre éléphant blanc pour Montréal.

On devra donc être créatif (tout en restant responsable sur le plan budgétaire) afin de s’assurer d’engendrer des retombées économiques qui surpasseront largement la facture de ce recouvrement, comme le High Line de New York.

Et espérons également que ce début de recouvrement de l’A-720 ne soit qu’une première étape d’une série de deux, trois ou quatre chantiers. Le Palais des congrès doit être agrandi; Le Square Viger ne demande qu’à être revitalisé; Le site de Radio-Canada doit être repensé et mieux exploité.

Développons donc, pour une fois, une vision à long terme pour ce qui pourrait devenir une grande fierté montréalaise.

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Suis-je le seul à avoir été surpris d’apprendre vendredi dernier que le maire de Montréal, Denis Coderre, souhaitait aller de l’avant avec un projet de recouvrement partiel de l’autoroute Ville-Marie?

Était-ce inclus dans sa plateforme électorale ? Pas que je sache. Y réfléchissait-il depuis plusieurs mois? Si c’était le cas, il a évité de le crier haut et fort.

Et non seulement Monsieur Coderre désire assouvir ce vieux fantasme de politiciens et d’urbanistes, il prend également soin de confier le dossier à son principal adversaire politique, le chef de Projet Montréal Richard Bergeron !

« Si je confie ce mandat à M. Bergeron, explique Denis Coderre, ce n’est pas à titre de chef de l’Opposition officielle, mais plutôt comme conseiller de l’arrondissement de Ville-Marie, pour ses compétences approfondies en urbanisme, et parce que son amour de Montréal ne fait aucun doute. Avec la ténacité qu’on lui connaît, j’ai la conviction qu’il saura mener ce projet à bon port ».

Quelle classe tout de même.

En même temps, s’il y a bien un politicien montréalais qui croit plus que tout aux bénéfices potentiels du recouvrement de cette horrible cicatrice urbaine, c’est bien le chef de Projet Montréal. Il en a tout de même fait l’un de ses chevaux de bataille lors de la plus récente campagne électorale.

Il devra donc s’assurer de créer un véritable legs pour le 375e de la métropole, en retissant les liens entre le centre-ville et le Vieux-Montréal grâce à une nouvelle place publique autour de la station de métro Champs-de-Mars.

Monsieur Bergeron doit déjà avoir quelques idées en tête, mais comme c’est un dossier qui me tient également à cœur, j’ai tout de même pris soin de rassembler quelques projets internationaux inspirants pour contribuer à sa réflexion.

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Klyde Warren Park

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À Dallas, au Texas, un partenariat public-privé a permis la création du Klyde Warren Park, un vaste espace vert chevauchant une autoroute à huit voies très similaire à Ville-Marie.

Inauguré en 2012, ce projet de 122 M$ propose aux familles du secteur une série d’activités tout au long de l’année, de la présentation de concerts en plein air à des séances de yoga en groupe.

Les bénéfices de cette initiative n’ont pas tardé à se faire ressentir. En plus de réduire significativement la création d’îlots de chaleur, la demande pour les propriétés des quartiers avoisinants a considérablement augmenté au cours des derniers mois, tout comme la valeur foncière des édifices. Certains médias locaux parlent carrément de renaissance pour ce secteur de la ville, longtemps négligé par les autorités municipales.

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CityArchRiver

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Chapeauté par la firme d’architecture de paysage Michael Van Valkenburgh Associates, le CityArchRiver Project s’inscrit dans un vaste plan de revitalisation de St. Louis [au Missouri] qui comprend deux objectifs principaux : 

1-    Mettre en valeur les berges de la ville et le Gateway Arch;

2-    Créer un parc au-dessus de l’autoroute I-70 qui scinde actuellement la ville en deux.

Ce projet de 380 M$, dont 250 M$ provenant de dons privés, inclus également l’ajout de pistes cyclables, l’expansion d’un musée et l’aménagement d’une place publique pour des spectacles extérieurs.

Le CityArchRiver devrait voir le jour d’ici la fin de 2015.

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Madrid Rio

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Bien que l’ampleur de ce projet dépasse largement le recouvrement de notre autoroute Ville-Marie, le Madrid Rio est franchement inspirant.

Cette initiative pharaonique de 10 kilomètres a été initiée en 2004 afin d’enterrer l’autoroute M-30 qui traverse la ville de Madrid, en créant une gigantesque promenade urbaine linéaire.

On y retrouve des aires de jeu pour enfants, des circuits de remise en forme, des espaces de repos, des pistes cyclables et de nombreux jeux d’eau.

Comprenant plus de 25 000 arbres, le Madrid Rio agit comme un véritable poumon vert en purifiant l’air ambiant et en limitant la création d’îlots de chaleur.

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La Línea Verde

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Située dans la ville mexicaine de Aguascalientes, La Línea Verde est un bel exemple de mobilisation citoyenne qui avait pour but de se réapproprier des terrains pratiquement laissés à l’abandon dans un quartier résidentiel.

Le secteur était devenu un lieu de rencontre pour les gangs de rue et les trafiquants de drogue.

Étant de plus en plus inquiets pour leur sécurité, les citoyens se sont mobilisés pour exiger l’aménagement d’un projet qui contribuerait à redynamiser le secteur et le tissu social.

Résultat : un superbe parc linéaire éclairé à l’énergie solaire et alimenté en eau grâce à une centrale située à proximité. On y retrouve notamment des gyms extérieurs, des terrains de soccer, une piscine publique et plusieurs zones pour pratiquer le Zumba.

Le projet a été réalisé en plusieurs phases au coût de 41 M$ et plusieurs citoyens de l’endroit ont participé à son aménagement.

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Concours national d’idées / Design Montréal

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En terminant, n’oublions pas que la Ville de Montréal avait lancé, en novembre 2009, un concours national d’idées pour l’aménagement des abords de la station de métro Champ-de-Mars.

L’initiative visait à explorer et à illustrer diverses possibilités d’aménagement basées sur l’hypothèse du recouvrement de l’autoroute Ville-Marie et du déplacement éventuel des bretelles de sortie autoroutières.

Voici les 3 propositions lauréates dans la catégorie « Professionnel »:

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Connaissez-vous le streetpong?

Personnellement, j’ai appris l’existence de ce petit jeu urbain il y a à peine quelques semaines via les bulletins de déplacements alternatifs de CIBL.

Le concept est simple: amuser les piétons qui attendent patiemment la lumière verte pour traverser à une intersection.

Pour ce faire, un jeu vidéo très simple, rappelant le ping-pong, a été fixé à un lampadaire situé à proximité d’un passage piétonnier. Grâce à son index, le piéton peut contrôler une petite « raquette » pour tenter de battre son opposant situé de l’autre côté de la rue.

Le jeu ne dure qu’une soixantaine de secondes.

Simple. Efficace. Peu coûteux.

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Autre idée ludique…

Le designer belge, Kris Temmerman,  a récemment eu l’idée d’intégrer à la fenêtre de son bureau une console de jeu vidéo 8-bit pour divertir les gens de son quartier.

Fonctionnant avec deux joysticks installés sur le trottoir, le jeu consiste à combattre de petits extra-terrestres sur un écran installé à l’intérieur du quartier général du designer.

Le jeu est gratuit, et peut être expérimenté par n’importe quel passant sur la rue.

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Dernière initiative. Cette fois-ci à Moscou…

La firme de design urbain WOWHAUS a récemment métamorphosé les berges de la rivière Moskva en créant un long parc linéaire intergénérationnel.

Le concept de base est simple : le jeu.

Les designers ont ainsi dessiné des pistes cyclables vallonnées (utilisées durant l’hiver pour du ski de fond), des jeux d’eau et de lumière pour amuser les enfants, des bancs de parc aux formes très ludiques… Bref, difficile de s’ennuyer dans ce parc, comme vous pouvez le constater ici:

« Le jeu, c’est tout ce qu’on fait sans y être obligé »

Mark Twain, auteur et humoriste américain

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Difficile de passer à côté du sujet de la semaine : Champlain !

La fermeture de quelques voies sur le tablier du pont a provoqué des bouchons de circulation monstres sur plusieurs kilomètres en début de semaine, et ce, à tous les accès qui traversent le fleuve Saint-Laurent.

Et ce n’est qu’un début. Les fermetures se multiplieront probablement sans cesse d’ici l’arrivée d’une nouvelle structure dans quatre, cinq ou sept ans… selon le scénario que déterminera sous peu le gouvernement fédéral.

Sans oublier que cette fermeture partielle du pont Champlain a réussit à mettre une fois de plus en évidence au moins deux grandes faiblesses politiques :

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1.  La planification à long terme n’est pas une force chez nos élus, tout comme l’entretien de nos infrastructures. On pense toujours à court terme, c’est-à-dire à la prochaine élection, et non pas aux futures générations.

2. La logique de l’automobile ne fonctionne plus. Oups, une voie retranchée sur l’autoroute et c’est le chaos pour la voiture solo. On a beau ajouter des routes et élargir nos autoroutes, elles atteindront inévitablement leur point de saturation en quelques années… même avec 14 voies de large !

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L’offre de transport en commun doit être bonifiée avec une réelle politique de mobilité durable pour l’ensemble de la grande région montréalaise. Pas du saupoudrage à gauche et à droite comme le fait actuellement le gouvernement du Québec. On annonce le prolongement d’une autoroute d’un côté, le financement de voies réservées de l’autre, et un prolongement de ligne de métro entre tout ça. Quel est le fil conducteur entre toutes ces annonces pour s’assurer d’obtenir un développement cohérent ?

L’auteur Karel Mayrand résumait particulièrement bien la situation dans une récente lettre ouverte intitulée « Message aux usagers du pont Champlain: achetez-vous un char! »: 

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C’est ainsi que le MTQ continue de réaliser 85% de ses investissements dans les routes, et seulement 15% dans les transports collectifs. « Achetez-vous des autos, nous fournissons les routes gratuites ». Et c’est ainsi que le ménage moyen se retrouve à débourser 18% de son revenu disponible, seulement pour le transport, l’auto et l’essence. Presque un dollar sur cinq gagné par les Québécois part en fumée. […] Le principal blocage à un virage vers les transports collectifs n’est pas l’automobiliste, c’est le MTQ lui-même.

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Mais bon, la pression populaire ne semble pas suffire auprès de nos chers politiciens. On le répète sans cesse depuis des années, mais rien ne bouge. Enfin, presque.

Pourtant, la logique du transport en commun n’est pas difficile à comprendre, comme le démontrait si habilement en 2009 un petit montage photographique de la Société des transports de Toronto.

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Une image vaut mille mots, dit-on. Nous en avons un parfait exemple ici.

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Source: murmitoyen.com

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Oui, oui. Je sais.

J’ai déjà abordé à plusieurs reprises sur ce blogue, ou encore dans mes chroniques du Journal Métro, la question de la réappropriation des berges de Montréal.

Je l’ai souvent fait en dénonçant le manque de volonté de nos élus qui, campagne électorale après campagne électorale, nous promettent de créer de nouvelles vitrines maritimes alors que pratiquement rien n’a été fait en ce sens ces dernières années.

Mais cette fois-ci, j’ai enfin espoir que le dossier avance réellement. Pourquoi?

Tout abord, il faut se rappeler que l’arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles a récemment lancé un concours d’architecture de paysage pour aménager une plage dans l’Est de l’île de Montréal. Les participants avaient jusqu’au 17 octobre dernier pour soumettre leurs propositions à la Ville.

Ce serait totalement absurde (et surtout une dépense ridicule de plusieurs milliers de dollars) si cette initiative n’allait pas de l’avant au-delà du 3 novembre prochain. Il s’agit donc d’un premier pas concret dans la bonne direction.

Autre élément qui me donne espoir : la pression citoyenne. Je ne me rappelle pas d’une récente campagne électorale durant laquelle nous avons autant discuté de design urbain. De la reconstruction de la rue Jean-Talon jusqu’à la densification du centre-ville, nos candidats à la mairie ont réservé beaucoup de place à la question du design urbain dans leurs annonces des dernières semaines. Ceci tend donc à prouver la chose suivante: c’est de plus en plus payant politiquement d’aborder cette question. Sinon, on se serait tout simplement concentré sur d’autres sujets.

La pression citoyenne joue ainsi un rôle de premier plan, et nos politiciens ne peuvent plus se contenter de phrases creuses comme «  on va redonner les berges aux citoyens ». Avec le Web, les Montréalais sont exposés à la conception de quartiers durables en Suède, aux bains publics de Copenhague, ou encore, à des initiatives d’envergure comme le High Line de New York… ce qui élève en bout de ligne leurs standards de qualité pour la métropole. Et c’est tant mieux.

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Copenhagen Harbour Baths

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Sans oublier que les médias québécois abordent de plus en plus la question de l’architecture et du design urbain au quotidien. Pensons simplement au Devoir qui a lancé plus tôt cette année son blogue urbain ou aux récents reportages de Radio-Canada sur le sujet.

Suis-je trop naïf ? Ira-t-on enfin de l’avant avec des projets structurants autour de l’île de Montréal ? Disons simplement que j’ai envie cette fois-ci de croire aux promesses de nos quatre principaux candidats à la mairie, qui se sont tous engagés à mettre en valeur nos berges:

Denis Coderre : Bâtir nos fenêtres sur le fleuve

Richard Bergeron : Sept raisons de voter Projet Montréal

Marcel Côté : Les Montréalais auront accès au fleuve et à ses berges

Mélanie Joly : Verdir Montréal

Pendant ce temps, sur les berges de Chicago et de Stockholm…

Pour inspirer notre futur maire, voici deux exemples de projets qui ont récemment vu le jour à Chicago et à Stockholm.

Chicago River Boathouses:

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Hornsbergs Strandpark, Stockholm :

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Il n’y a pas qu’à Montréal où l’on tente de verdir et de sécuriser nos ruelles. Plusieurs grandes villes nord-américaines mettent en place des programmes de subvention pour permettre aux citoyens de se réapproprier ces espaces publics souvent négligés et envahis la voiture.

Los Angeles est un bon exemple avec ses ruelles qui possèdent de très mauvaises réputations. Sales, dangereuses, réservées à des activités illicites… Même de jour, certains citoyens n’osent pas s’y aventurer, et encore moins inciter leurs enfants à y jouer.

C’est pourquoi Parks for People – Los Angeles, une organisation ayant pour mandat de verdir la ville et d’améliorer ses parcs, lance un projet-pilote au sud de la métropole pour revitaliser 10 ruelles pratiquement abandonnées.

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Green Alleys.

L’opération, baptisée Avalon Green Alley Network Demonstration, consiste à verdir ces petites allées à l’aide de vignes et d’arbres fruitiers, en plus de remplacer l’asphalte par des matériaux « absorbants » pour réduire le ruissellement des eaux de pluie. L’eau collectée sera alors automatiquement redirigée vers les nouveaux végétaux pour minimiser leur entretient par le voisinage.

Des œuvres d’art public et des affiches éducatives portant sur le développement durable y seront également installées. On réfléchit même à la possibilité d’inclure des stations de mise en forme (gyms extérieurs) pour combattre l’obésité.

Sans oublier que la production des arbres fruitiers sera directement redistribuée aux citoyens du secteur.

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Pour plus de détails sur les programmes de ruelles vertes de Los Angeles : Green Alley Programs

 

Pour en savoir plus sur les ruelles vertes de Montréal:

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Montréal - Quartier des spectacles
Park(ing) Day – Montréal – Quartier des spectacles

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C’est le 20 septembre dernier que se tenait le Park(ing) Day, un mouvement mondial ludique ayant pour but d’engendrer une réflexion sur l’espace démesuré qu’occupe le stationnement dans nos villes contemporaines.

Célébré dans plus de 165 villes sur la planète, l’événement mobilise annuellement des artistes, des citoyens, des élus et des entreprises qui transforment pour l’occasion des cases de stationnement en lieux publics conviviaux.

Il s’agit d’une trop rare occasion que s’offrent les citoyens de grands centres urbains de se réapproprier leur propre ville pendant quelques heures.

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Grâce à Twitter, Instagram et Facebook, j’ai recensé quelques installations éphémères de partout sur la planète, créées spécialement pour l’édition 2013 du Park(ing) Day.

Voici tout d’abord celles de Montréal :

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Montreal - Sud Ouest - café citoyen
Park(ing) Day – Sud-Ouest – Café Citoyen
MTL - Épluche ta ville plutôt qu'une auto - Équiterre
Park(ing) Day – Quartier des spectacles – Équiterre « Épluche ta ville plutôt qu’une auto »
Montréal - Arrond Saint-Laurent + Saint-Laurent et l’Éco-quartier
Park(ing) Day – Arrondissement Saint-Laurent + Éco-quartier Saint-Laurent
INRS UCS - Montréal
Park(ing) Day – Étudiants du Centre Urbanisation Culture Société (INRS)
étudiants de l'UQAM - Montréal
Park(ing) Day – Étudiants de l’UQAM
Centre d'Écologie Urbaine nous propose des poules, au coin Parc et St-Urbain
Park(ing) Day – Le Centre d’Écologie Urbaine et ses poules, coin Parc et St-Urbain
Campillo_ParkingDay_01
Park(ing) Day – « Un crime parfait  » – Erika De la Barra et Francisco Campillo – Coin St-Laurent et des Pins
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Park(ing) Day – « Le pont Saint-Laurent (Le pont à souhaits) » – Jorge Garcia

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Installation à Rouyn dans le nord du Québec :

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Citoyens et OSBL - Rouyn

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Installation dans les rues de Québec :

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ABCP
Park(ing) Day – Québec – La trappe à souris géante – ABCP architecture

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Et finalement, voici un bref tour du monde via le Park(ing) Day:

 

Dallas
Park(ing) Day – Dallas
San Francisco2
Park(ing) Day – San Francisco
San Francisco
Park(ing) Day – San Francisco
Puerto Rico
Park(ing) Day – Puerto Rico
Washington
Park(ing) Day – Washington
Portland, Oregon
Park(ing) Day – Portland, Oregon
Poland2
Park(ing) Day – Pologne
Philadelphia - Golf
Park(ing) Day – Philadelphie
Paris - The Popcase
Park(ing) Day – Paris – The Popcase
Oslo Norvège
Park(ing) Day – Oslo
L'engloutie. - Dijon
Park(ing) Day – Dijon
Italie
Park(ing) Day – Italie
Hula hoops -Rosario, Argentina
Park(ing) Day – Rosario (Argentine)