Située à deux pas du métro Rosemont, la future bibliothèque Marc-Favreau sera aménagée sur le site des anciens ateliers municipaux de l’arrondissement. Cette dernière s’intégrera à un bâtiment déjà existant sur le site, auquel on amalgamera une construction entièrement neuve.

Troisième bibliothèque de Rosemont-La Petite-Patrie, cet espace culturel s’ajoutera à un vaste plan de revitalisation de ce secteur qui comprend notamment plusieurs nouveaux projets d’habitation.

Voici donc un avant-goût de ce que vous pourrez visiter à l’automne 2013:

Pour consulter le site web de la firme d’architecture chapeautant ce projet | www.hanganu.com

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C’est un dimanche après-midi comme les autres. Je déambule nonchalamment le long du Canal de Lachine avec ma copine, gelato à la main, sous un soleil de plomb. Marcheurs, cyclistes et kayakistes s’activent dans diverses directions telle une danse impromptue.

Dans le secteur du marché Atwater, un seul petit pont piétonnier réunit les deux rives. Il s’agit d’une simple structure métallique décolorée, déposée sur des piliers de béton ornés de graffitis. Bref, un pont d’une banalité regrettable pour un secteur en plein redéveloppement. Malgré tout, enthousiasmé par la beauté du site, cela ne m’en prenait pas plus pour fantasmer sur une structure digne d’un Montréal reconnu comme Ville UNESCO de design.

Et si le Canal de Lachine offrait un peu de fantaisie, de poésie architecturale, à ses passants?

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Le fantasme australien

Conçu par l’artiste Robert Owen et la firme d’architectes Denton Corker Marshall, le Webb Bridge est un magnifique pont réservé aux piétons et cyclistes qui souhaitent chevaucher la Yarra River de Melbourne en Australie. Cette structure a été la pierre angulaire au tournant des années 2000 d’un large projet de revitalisation d’un ancien secteur réservé au transport maritime.

Souhaitant redonner vie à ce quartier abandonné, la société de gestion des rives, the Docklands Authority, a autorisé l’édification de complexes résidentiels sur ses terrains à une seule condition : 1% du budget de construction doit être investi dans l’art public pour embellir le secteur. Suite à une large consultation publique, c’est le Webb bridge qui a été retenu pour un budget de 1,5M$.

Fabriqué partiellement de matériaux récupérés sur les quais abandonnés, ce pont torsadé a été inspiré du célèbre jeu pour enfant du « Slinky ». D’une longueur de 225 mètres, la structure s’illumine dès la tombée de la nuit réfléchissant diverses couleurs dans la Yarra River.

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Le fantasme canadien

Calgary s’est offert tout un cadeau cette année : le Peace Bridge. Conçu par le réputé architecte et ingénieur espagnol Santiago Calatrava, ce nouveau pont piétonnier de 126 mètres de long connecte deux quartiers de la métropole jusqu’ici séparés par la Bow River. Ce projet architectural s’inscrit dans le plan de développement durable de Calgary et vise à stimuler les déplacements actifs plutôt que le transport automobile.

Malgré son élégance et sa grande utilité, le Peace bridge a suscité une large controverse au cours de la dernière année. Financé entièrement par des fonds publics, des citadins se sont farouchement opposés à ce projet de 24,5M$. Ces derniers auraient plutôt souhaité investir ce montant pour d’autres initiatives communautaires qui auraient pu, selon eux, profiter à une plus grande partie de la population. De son côté, la ville de Calgary perçoit ce projet comme un levier économique pour la région, espérant attirer des touristes friands d’architecture.

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Le fantasme géorgien

Rappelant les courbes d’un animal marin, ce sublime pont pédestre résulte d’une collaboration entre l’architecte italien Michel De Lucchi et le designer français Philippe Martinaud. Enjambant la Mtkvari river à Tbilisi, le concept de base de cette structure de verre et d’acier constituait à métaphoriser la vision gouvernementale du président géorgien Mikheil Saakashvili : une vision basée sur le modernisme, la transparence politique et la paix. Plus 30 000 lumières LED ont d’ailleurs été installées sur des panneaux verticaux transmettant différents messages de paix et d’allégresse tout au long de la journée.

Mais avant tout, le but ultime visé par les autorités municipales avec cette réalisation était de faire reconnaître la ville sur la scène architecturale internationale. Un pari réussi selon vous ?

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Crédits photo: Marc-André Carignan (Montréal), Denton Corker Marshall (Melbourne), Ian Harding (Calgary) et Ivane Goliadze (Géorgie)

« Je n’habiterais pas dans les condos que je dessine moi-même ». C’est ce que me confiait récemment un jeune architecte montréalais lorsque je lui ai demandé ce qu’il pensait des tours d’habitation qui poussent comme des petits champignons à Montréal.

Pourquoi est-il si exaspéré? « Je m’efforce à concevoir des projets immobiliers qui me semblent confortables et fonctionnels et on me dit d’éliminer pratiquement tous les espaces de rangement parce qu’on perd de l’espace! À quel endroit les futurs résidants rangeront-ils une valise ou une balayeuse? ».

Ce cas spécifique représente-t-il l’ensemble des développements immobiliers en cours dans la métropole? Non, mais on ne peut nier que de nombreux promoteurs ne pensent qu’à rentabiliser leurs projets, quitte à sacrifier la qualité de vie des futurs acheteurs. Pourtant, même avec toutes ces imperfections, les condos se vendront vraisemblablement comme de petits pains chauds. Pourquoi ? À cause de la spéculation immobilière. La plupart des développements en cours sont des tours d’habitation haut de gamme qui se vendent sur papier avant même que le projet soit érigé. Le profil de l’acheteur peut légèrement varier d’un projet à l’autre, mais le désir reste généralement le même : engranger des profits en investissant au centre-ville de Montréal. Et pourquoi pas ? Avoir moi-même les ressources financières, je me laisserais probablement prendre au jeu.

En observant l’état du marché immobilier à Toronto et à Vancouver, on saisit rapidement ce qui risque de se produire à court terme dans notre métropole. Avec la multiplication de ces tours à condos, de nombreux investisseurs locaux et étrangers se manifestent subitement et achètent des résidences sur papier. Une fois le projet habité, les unités prennent rapidement de la valeur et sont revendues aux plus offrants ou louées comme des appartements à des prix généralement très élevés. Un agent immobilier torontois me confiait récemment : « La plupart de mes clients n’ont jamais mis les pieds dans leurs unités. Ils collectent l’argent et c’est tout. Je m’occupe de leur trouver des résidants ». En d’autres mots, peu importe la qualité de l’espace intérieur ou de l’architecture du bâtiment, les projets trouvent preneurs.

Montréal pourra difficilement éviter cette situation, mais devrait certainement veiller à ce que l’ensemble de la collectivité puisse en profiter. Par exemple, pourrait-on exiger plus de logements pour les familles dans les quartiers centraux pour favoriser une mixité sociale? Et en ce qui concerne l’architecture de ces nouveaux bâtiments, l’administration municipale devrait-elle être plus exigeante? Tout dépend évidemment des buts recherchés. Si l’on souhaite simplement rentabiliser des vides urbains en générant des taxes foncières, le design devient secondaire. Si l’on désire par contre améliorer le paysage urbain pour notre fierté collective et pour engendrer davantage de tourisme architectural, la créativité devrait primer.

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Pour poursuivre la réflexion, voici un récent reportage de Radio-Canada sur le sujet: 

La course à la grue à Montréal

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À VOIR ÉGALEMENT | Voici un exemple ahurissant d’une tour d’habitation mexicaine conçue par la firme KD architects. Son design novateur garantit la présence de lumière naturelle tout au long de la journée pour l’ensemble des unités et assure un panorama incroyable pour les résidants. Sans oublier que chaque propriétaire obtient son propre jardin en hauteur… http://bit.ly/yzo5gZ

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Depuis quelques années, l’offre résidentielle est de plus en plus limitée [et dispendieuse!] dans certains quartiers centraux de l’île de Montréal. Pour de jeunes familles à la recherche d’une première propriété ou encore pour des personnes âgées ayant un budget restreint, la seule option à considérer parfois est de s’éloigner du cœur de la ville ou de carrément s’installer en banlieue.

Cette problématique est observable dans diverses métropoles du monde où l’on retrouve une forte densité de population, notamment sur le continent asiatique. C’est pourquoi de nombreux propriétaires souhaitent rentabiliser davantage leur domicile en construisant de petits logements, des microlotissements, dans leur cour arrière. Cette initiative permet non seulement d’engranger des revenus mensuels pour amortir leur hypothèque, mais permet également de rentabiliser chaque parcelle de leur terrain parfois inutilisée.

AUDIO | Réécoutez mon entrevue avec Olivier Lajeunesse-Travers, jeune entrepreneur souhaitant étendre l’idée de microlotissement à Montréal grâce à son entreprise en démarrage Microclimat Design et Constructionhttp://bit.ly/M6C3zx

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