Je suis toujours aussi impressionné de l’intérêt grandissant qu’accorde la communauté internationale au Park(ing) Day.
Non seulement l’événement prend de l’ampleur d’année en année à travers plusieurs villes (Montréal est le parfait exemple), la créativité est également de plus en plus au rendez-vous pour engendrer une réflexion sur l’espace démesuré qu’occupe le stationnement dans notre paysage urbain.
Encore une fois cette année, le PARK(ing) Day aura réussi à mobiliser des milliers d’artistes, citoyens, élus et dirigeants d’entreprises qui ont pris soin de transformer, pendant quelques heures, des cases de stationnement en lieux publics conviviaux.
Grâce à Twitter, Instagram et Facebook, je me suis amusé à recenser, comme l’an dernier, quelques installations éphémères d’ici et d’ailleurs.
Débutons avec une petite sélection montréalaise:
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Source: SH Urban Initiatives + Éco-quartier du Sud-OuestLa STM proposait de jouer au croquet sur la rue St-DenisSalon d’automne de la STM en face du Centre EatonLa Fondation Montréal nous invitait à échanger sur l’entreprenariat, coin Metcalfe / Ste-CatherineLe DESS en design d’événements de l’UQAM proposait un référendum: Êtes-vous en faveur de l’indépendance de cette case de stationnement?Maisonneuve et Sanguinet avec ArtExpertDes grilled cheese et espace de détente – Source: Félix GravelLa firme Blouin Tardif Architectes faisait vibrer les passants avec leur installation musicale.
Poursuivons à Québec:
Atelier de vélo – Avenue CartierABCP Architecture / Champ libreShanti-Anthropos nous conviait dans son espace musical hétérocliteUn théâtre en carton à Limoilou – Source: lordmarieeve
Et maintenant, allons-y avec des installations ailleurs au Canada et dans le monde:
PARK(ing) Day WinnipegSouth Australian Parkour Association – Adelaide (Australie)PARK(ing) Day Sofia (Bulgarie)PARK(ing) Day Jalan Besar (Singapour)PARK(ing) Day SeattlePARK(ing) Day SaskatoonPARK(ing) Day Nürnberg (Allemagne)PARK(ing) Day BucarestPARK(ing) Day BerlinPARK(ing) Day ParisPARK(ing) Day Nancy (France) / Source: Pimpilimpausa Chez LilietRamiPARK(ing) Day Miami / Source: Dade ParksPARK(ing) Day MexicoPARK(ing) Day Jalan Besar (Singapour)PARK(ing) Day Chattanooga (États-Unis)PARK(ing) Day Bantry (Irlande)PARK(ing) Day Anchorage (Alaska)PARK(ing) Day Barcelona (Espagne) / Source: Alfons LCarreteSummer Camp – Place de Moro-Giafferi (Paris) / Source: The PopCasePARK(ing) Day Ahemdabad (Inde) / Source: Heli Degada
Pour revoir les installations de l’édition 2013, cliquez ici.
Le débat entourant la cycliste qui est décédée plus tôt cette semaine sur la rue St-Denis me rend drôlement mal à l’aise.
Mal à l’aise qu’une pauvre orthophoniste de 33 ans ait dû mourir tragiquement, écrasée sous un poids lourd, pour que nos élus réalisent l’importance d’apporter rapidement des changements majeurs au Code de la sécurité routière. Une refonte s’impose depuis déjà trop longtemps pour y inclure les vélos… de plein droit!
Mal à l’aise qu’une ville comme Montréal, qui se targue depuis l’ère Tremblay d’être la capitale nord-américaine du vélo, n’ait pas déjà aménagé, dans le passé, des mesures temporaires pour sécuriser le passage des cyclistes sous les viaducs achalandés.
Mal à l’aise qu’un nombre incalculable d’intersections névralgiques soient aussi pauvrement aménagées pour y accueillir convenablement les cyclistes et les piétons. Si la peinture au sol n’y est pas effacée trois fois sur quatre, ce sont les saillies de trottoir qui manquent à l’appel pour permettre aux Montréalais de patienter en toute sécurité aux intersections.
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Intersection Berri / Cherrier
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Mal à l’aise que les policiers du SPVM sévissent à l’endroit des cyclistes qui n’ont pas de réflecteurs sur leur vélo, mais qui se contrefoutent que 90% des voitures ne s’arrêtent jamais aux passages piétonniers… pourtant bien identifiés au sol. Il serait grand temps que l’on développe cette culture du partage de la route, comme c’est le cas dans plusieurs autres provinces canadiennes. Si on créait simplement un fond de design urbain avec les contraventions des automobilistes délinquants envers les passages piétonniers, je suis convaincu qu’on pourrait facilement financer le réaménagement de plusieurs rues, et ce, en quelques mois seulement.
Mal à l’aise, qu’en 2014, on prenne si peu au sérieux les piétons et les cyclistes aux abords des chantiers de construction, qui se multiplient comme de la mauvaise herbe sur l’île. Pourquoi doit-on déambuler dans la rue, avec les voitures, lorsqu’un chantier empiète sur le domaine public au lieu d’avoir un passage alternatif sécuritaire? On le fait pourtant dans plusieurs grandes villes du monde. Pourquoi pas à Montréal?
Bref, à quand une série de mesures concrètes, déployées uniformément sur l’île, pour faire de notre métropole une ville à l’échelle humaine du 21e siècle?
Pour contrer les déserts alimentaires, secteur où il est difficile de se procurer des fruits et légumes frais au quotidien, l’arrondissement du Sud-Ouest mettra en place un système collectif d’approvisionnement alimentaire inter-quartiers.
Cette initiative novatrice permettra à divers organismes du secteur d’unir leurs compétences et leur capacité de mobilisation pour atteindre des objectifs communs, incluant l’analyse du potentiel d’achat collectif, de la gestion de stocks et de la réduction du gaspillage alimentaire.
Mon entrevue avec Véronique Fournier, conseillère de ville du District Saint-Henri/Petite-Bourgogne/Pointe-Saint-Charles, réalisée à l’émission matinale de CIBL Les Oranges Pressées:
Voici une brève vidéo vulgarisant brillamment les enjeux urbanistiques cruciaux auxquels les municipalités du Grand Montréal devront s’attaquer au cours des prochaines années.
Le plan qui y est présenté, baptisé le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (alias PMAD), a pour but d’assurer un développement plus durable de notre territoire afin de nous offrir une meilleure qualité de vie au quotidien dans nos quartiers.
De belles paroles pour le moment. Reste à voir les actions concrètes qui seront réellement mises en place par nos élus d’ici 2031.
Depuis plus de 40 ans, l’architecte et urbaniste Jan Gehl tente de faire valoir auprès des élus et des designers urbains de la planète les bienfaits de la conception de villes durables. Des villes à échelle humaine où la voiture n’est plus la seule et unique reine et où le citoyen peut se réapproprier l’espace public en tout temps pour ses activités quotidiennes.
Son livre Cities for people (lancé en version française cette semaine sous le nom Pour des villes à échelle humaine) démontre à quel point il devient urgent de repenser nos pratiques urbanistiques. Selon Jan Gehl, les élus, les architectes et les urbanistes doivent indéniablement se retourner vers des projets à plus petite échelle, avec des hauteurs raisonnables, des rues attrayantes et des places publiques davantage conviviales.
Pour des villes à échelle humaine est à mon avis l’un des ouvrages les plus pertinents et inspirants publiés ces dernières années dans le domaine. Un guide indispensable pour nos décideurs québécois.
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En parallèle à ce livre, j’ai récemment eu la chance d’interviewer Jean-Paul L’Allier, ex-maire de Québec et président de Mission Design, auteur de la préface de ce livre de Jan Gehl.
Je lui ai donc posé la question suivante : « Montréal et ses banlieues courent-elles actuellement à leur perte selon la vision de Jan Gehl »? Voici sa réponse:
Depuis quelques années, l’offre résidentielle est de plus en plus limitée [et dispendieuse!] dans certains quartiers centraux de l’île de Montréal.Pour de jeunes familles à la recherche d’une première propriété ou encore pour des personnes âgées ayant un budget restreint, la seule option à considérer parfois est de s’éloigner du cœur de la ville ou de carrément s’installer en banlieue.
Cette problématique est observable dans diverses métropoles du monde où l’on retrouve une forte densité de population, notamment sur le continent asiatique. C’est pourquoi de nombreux propriétaires souhaitent rentabiliser davantage leur domicile en construisant de petits logements, des microlotissements, dans leur cour arrière. Cette initiative permet non seulement d’engranger des revenus mensuels pour amortir leur hypothèque, mais permet également de rentabiliser chaque parcelle de leur terrain parfois inutilisée.
AUDIO | Réécoutez mon entrevue avec Olivier Lajeunesse-Travers, jeune entrepreneur souhaitant étendre l’idée de microlotissement à Montréal grâce à son entreprise en démarrage Microclimat Design et Construction: http://bit.ly/M6C3zx