ibiketo.ca
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Le débat entourant la cycliste qui est décédée plus tôt cette semaine sur la rue St-Denis me rend drôlement mal à l’aise.

Mal à l’aise qu’une pauvre orthophoniste de 33 ans ait dû mourir tragiquement, écrasée sous un poids lourd, pour que nos élus réalisent l’importance d’apporter rapidement des changements majeurs au Code de la sécurité routière. Une refonte s’impose depuis déjà trop longtemps pour y inclure les vélos… de plein droit!

Mal à l’aise qu’une ville comme Montréal, qui se targue depuis l’ère Tremblay d’être la capitale nord-américaine du vélo, n’ait pas déjà aménagé, dans le passé, des mesures temporaires pour sécuriser le passage des cyclistes sous les viaducs achalandés.

Mal à l’aise qu’un nombre incalculable d’intersections névralgiques soient aussi pauvrement aménagées pour y accueillir convenablement les cyclistes et les piétons. Si la peinture au sol n’y est pas effacée trois fois sur quatre, ce sont les saillies de trottoir qui manquent à l’appel pour permettre aux Montréalais de patienter en toute sécurité aux intersections.

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Intersection Berri Cherrier
Intersection Berri / Cherrier

Mal à l’aise que les policiers du SPVM sévissent à l’endroit des cyclistes qui n’ont pas de réflecteurs sur leur vélo, mais qui se contrefoutent que 90% des voitures ne s’arrêtent jamais aux passages piétonniers… pourtant bien identifiés au sol. Il serait grand temps que l’on développe cette culture du partage de la route, comme c’est le cas dans plusieurs autres provinces canadiennes. Si on créait simplement un fond de design urbain avec les contraventions des automobilistes délinquants envers les passages piétonniers, je suis convaincu qu’on pourrait facilement financer le réaménagement de plusieurs rues, et ce, en quelques mois seulement.

Mal à l’aise, qu’en 2014, on prenne si peu au sérieux les piétons et les cyclistes aux abords des chantiers de construction, qui se multiplient comme de la mauvaise herbe sur l’île. Pourquoi doit-on déambuler dans la rue, avec les voitures, lorsqu’un chantier empiète sur le domaine public au lieu d’avoir un passage alternatif sécuritaire? On le fait pourtant dans plusieurs grandes villes du monde. Pourquoi pas à Montréal?

Bref, à quand une série de mesures concrètes, déployées uniformément sur l’île, pour faire de notre métropole une ville à l’échelle humaine du 21e siècle?

Montréal a grandement besoin d’un plan d’action similaire à celui de New York, comme je le mentionnais en janvier dernier dans une de mes chroniques du Journal Métro.

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Source: New York City DOT
Source: New York City DOT

 

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Au cours de ses 3 mandats, l’ex-maire de New York, Michael Bloomberg, a fait des pieds et des mains pour redonner à sa ville une échelle plus humaine.

De la création d’espaces publics à la piétonisation de Times Square, le New Yorkais reprend tranquillement sa place dans un paysage urbain largement dominé par la voiture depuis des décennies.

Cette récente vidéo du groupe Streetfilms résume d’ailleurs très bien le changement de mentalité en design urbain qui s’est implanté dans la Grosse Pomme sous l’ère Bloomberg:

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Ses efforts auront notamment contribué à l’éclosion d’une imposante communauté de cyclistes, stimulée par l’ajout de nombreuses bandes cyclables aux quatre coins de la ville. Selon de récentes statistiques, plus de 200 000 personnes1 utilisent dorénavant leur vélo au quotidien pour se déplacer sur l’ensemble des 400 kilomètres du réseau cyclable.

L’arrivée progressive de nouveaux adeptes favorise d’ailleurs de plus en plus la mise en place de diverses initiatives pour améliorer le quotidien des amateurs de vélo.

Le parfait exemple est celui de Bikestock, une entreprise de Brooklyn qui offre depuis peu des machines distributrices bien particulières.

De loin, on pense facilement avoir affaire à une banale distributrice de chocolat ou de boissons gazeuses. De près, par contre, on réalise rapidement qu’il n’y a pas que des trucs comestibles à l’intérieur.

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On y retrouve, certes, quelques barres tendres et de l’eau vitaminée, mais l’espace de vente est majoritairement réservé à des cadenas et diverses pièces pour réparer son vélo en cas de pépin.

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La distributrice est également accompagnée d’outils qui permettent de corriger, 24 heures sur 24, les problème de sa bécane.

Bikestock espère ainsi faciliter la pratique du vélo urbain.

Pour plus de détails sur l’entreprise: www.bikestocknyc.com

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